BIEN-ÊTRE et QUALITÉ DE VIE

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Cette page -comme beaucoup d’autres- est en construction.
J’avance lentement : c’est assez compliqué et il m’arrive d’avoir d’autres activités incontournables.

Peut-être pourriez-vous visiter d’autres pages du site pour me donner encore un peu de temps.
Mais revenez de temps en temps…
Merci de votre compréhension !

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UN ÉTÉ EN SANTÉ        article paru sous mon nom dans le MAG 39 Mai 2018

L’été tant attendu arrive enfin !
L’occasion de réaliser bien des projets accumulés depuis de longs mois.
Je ne souhaite pas jouer les trouble-fêtes mais nous savons bien qu’il va nous falloir
contourner quelques pièges de l’été.

Mag 39 vous souhaite un bon été. Et vous propose ici quelques conseils.

Le soleil : un ami sincère ou une relation toxique ?

A force d’attendre le beau temps on en finirait par se laisser éblouir par les attraits
du soleil.

Bien sûr le soleil nous offre de nombreux bienfaits.
Un teint hâlé, un moral bien meilleur, des projets enfin réalisables sans avoir à les
remettre à des jours plus propices. La plage, le sport, les randonnées en campagne
ou en forêt, les veillées par temps doux, le farniente et les nuits à la belle étoile…

Mais -on le sait bien- le soleil, notre belle étoile, peut aussi provoquer quelques inconforts et dangers.

Pour profiter du meilleur sans s’exposer au pire voici quelques conseils qui peuvent être utiles.

Notre peau supporte mal le rayonnement solaire.











Il faut éviter de s’exposer entre 12h et 16h pendant la période estivale. C’est quand
le clou est bien vertical que le marteau le fait mieux pénétrer. De même les rayons
du soleil reçus à la verticale, quand le soleil est au plus haut, feront pénétrer plus
profondément les UV qui viennent se planter dans nos cellules en altérant leurs
éléments fragiles et en interférant sur leur reproduction.

Les nourrissons et les enfants doivent plus encore être abrités du soleil.
Et les nourrissons de moins de 6 mois ne doivent pas être exposés.

Attention la crème solaire ne protège qu’incomplètement. Elle est utile mais ne doit pas nous accorder un passe-droit pour nous exposer durablement.

Un indice 2 ne bloque que la moitié des rayons solaires. Un indice 15 en bloque 50% et un indice 50 laisse encore passer 2% des UV. Encore faut-il renouveler l’application de la crème solaire toutes les deux heures. Se croire protégé peut conduire à une exposition prolongée qui conduirait à l’inverse de l’effet escompté.

La meilleure protection c’est le tee-shirt sec, le chapeau à larges bords, et les lunettes de soleil.


















Votre journal quotidien vous le précisera dans sa rubrique météo.

Vous trouverez aussi les renseignements utiles sur la qualité de l’air sur le site :
www.atmo-franche-comte.org qui vous donnera aussi l’indice allergo-pollinique pour conseiller
les allergiques.

En été ce risque est bien moindre qu’au printemps, les pollens d’arbres et de graminées ayant
cessé leur essaimage. Par contre c’est le grand moment des urticacées et des herbacées. Les deux
plus allergisantes sont l’ambroisie et l’armoise. Si l’ambroisie conférait aux Dieux de l’Olympe
leur immortalité, les temps changent et aujourd’hui elle promet surtout de belles rhinites et de
violentes conjonctivites !
Une excellente occasion de se rendre en famille sur Internet pour se familiariser avec l’aspect
de ces plantes. Et si vous y prenez goût l’été est la bonne saison pour commencer un herbier
en famille.












C’est l’occasion d’une lecture commentée en famille avec les enfants et surtout les adolescents. Il n’y manque qu’un conseil destiné principalement aux adolescents : l’insouciance des vacances peut conduire parfois à des activités inadaptées : paris stupides, défis audacieux sans rapport avec les possibilités réelles de chacun. Parfois sous l’influence néfastes de produits qui nuisent gravement au jugement : alcool, cannabis. Ces défis sont à éviter car les plus belles histoires sont celles que l’on raconte de son vivant.   
L’été est aussi la bonne période pour apprendre à nager. Il faut le faire tôt car c’est une activité qui sera très utile et qui a un impact fort sur la confiance en soi qu’il faut toujours promouvoir chez l’enfant. Mais il ne faut pas forcer un enfant qui serait réticent à l’approche de l’eau. C’est affaire de patience et le jour viendra où la demande sera plus forte que la peur.

















Les mélanges de ces produits et aussi les mélanges avec certains médicaments (anxiolytiques, antidépresseurs) sont particulièrement dangereux en altérant notre perception de la réalité.

Si vous avez consommé des produits psychotropes (alcool, cannabis, ecstasy…) et que vous vous sentez parfaitement bien, c’est probablement que vous en avez consommé tellement que vous ne vous rendez plus compte du danger. Le risque est maximum.

L’été c’est aussi le temps des belles rencontres. Les amours d’été laisseront plus tard quelques
souvenirs amusés. C’est leur moindre mal.
Un peu de vigilance, de respect de l’autre, de respect de soi, s’imposent.
Les médecins vous le diront l’été correspond à un pic de maladies sexuellement transmissibles.
Et la rentrée correspond à un pic d’interruptions volontaires de grossesse. C’est dommage car
c’est parfaitement évitable.

Une contraception efficace et un lot de préservatifs doivent faire partie du paquetage
du vacancier s’il se sent concerné par ce risque.
 

Avant de partir en vacances, deux numéros à connaître : le 112 et le 15.
Et ne pas oublier non plus : la date de la reprise !

   

PROFITER DES BIENFAITS DE L’ÉTÉ !

Un été en santé

Car si le soleil nous permet de synthétiser la vitamine D utile pour le métabolisme du calcium et la solidité de nos os, il faut savoir se protéger de son effet chalumeau dont les conséquences peuvent être graves : coup de soleil, vieillissement prématuré de la peau et, c’est là le risque majeur, émergence possible sous l’effet du rayonnement de cancers cutanés de plusieurs types dont le redoutable mélanome responsable de 1500 décès annuels en France. Un cancer qui a l’avantage d’être visible et donc facile à dépister et un inconvénient : sa grande virulence.

Ne vous fiez pas à la chaleur ressentie par votre peau. Elle peut vous induire en erreur. Ce qui compte c’est l’intensité du rayonnement UV qui dépend de la durée et de l’horaire d’exposition.



Respirer le bon air à pleins poumons…

L’air inspiré est un lien impalpable mais un lien très fort avec la nature et notre environnement. Cette idée d’être en prise sur la nature ambiante est revigorante et stimulante. A la condition que l’on parle bien d’air pur.
L’occasion peut-être, si vous êtes arrivé à un stade de motivation prometteur, de mettre définitivement « à foutre-perdre » cette fichue cigarette qui goudronne vos poumons et nuit à bien d’autres organes encore. Si vous vous sentez en difficulté pour franchir cette épreuve du sevrage faites-vous aider. La médecine dispose de moyens efficaces pour vous faire franchir le pas.

Et si vos poumons sont fragiles, ou si vous êtes asthmatique ou cardiaque surveillez la pureté de l’air. S’il est de mauvaise qualité évitez les efforts violents et prolongés et remettez vos activités sportives à plus tard.
La pollution de l’air, ça n’est pas inscrit sur l’emballage !

Les plaisirs de l’eau sont un point fort de l’été…

Mais là aussi les risques sont bien présents.  

Avoir toujours un œil adulte sur les enfants qui jouent dans l’eau ou à proximité d’un plan d’eau. On peut se relayer pour cette surveillance qui ne tolère aucun relâchement. Les accidents arrivent toujours pendant un moment d’inattention.

Chaque année on recense 1300 noyades dont un tiers décède. Il faut bien sûr respecter les interdictions de baignades, rester dans les zones surveillées.
On peut télécharger la brochure « Se baigner sans danger ! » sur inpes.sante publiquefrance.fr


Les longues soirées d’été sont parfois la porte ouverte vers des excès que l’on pourrait assez vite regretter…

Pendant les vacances la pression du quotidien s’efface. C’est un temps de soulagement, de dépaysement, de liberté et d’expérimentations parfois.
C’est le temps des récompenses tellement méritées après une année bien remplie.
Prenons juste quelques secondes pour réfléchir : ce temps il faut en profiter à fond mais en gardant une pensée sur les lendemains qui vont suivre et qui méritent mieux que d’être abîmés par l’insouciance de nos activités d’aujourd’hui.

La consommation d’alcool diminue les réflexes, la vigilance. Elle contre indique la conduite et oblige à se faire accompagner. Les mélanges avec les boissons énergisantes masquent temporairement les effets de l’alcool conduisant à une consommation très vite excessive sans que l’on sente venir le danger. La consommation de cannabis est illégale ce qui nous met en difficulté avec la loi mais aussi et surtout avec notre santé en fragilisant aussi nos réflexes et notre perception du réel.

À SUIVRE !

QUELQUES IDÉES REÇUES SUR LA SANTÉ article paru sous mon nom dans le MAG 39      Mai 2019

Notre santé nous tient à cœur. Elle est une préoccupation de tous
 les jours et nous sommes prêts à bien des sacrifices pour la préserver.
Pas étonnant, à l’ère des fake-news, qu’elle soit rattrapée par des
flots d’idées reçues et de croyances. D’autant que la propagation d’idées fausses
peut alimenter un marché juteux et facile à exploiter.
Extraire le vrai du faux parmi toutes les informations qui nous assaillent voilà une tâche
accablante dont la réussite n’est pas garantie et qui pourrait bien nous « faire tomber malade » !

Voici un coup d’œil sur quelques idées reçues et sur nos interprétations parfois confuses. Tant mieux si elles vous aident mais gardez l’esprit critique et ne les prenez pas pour argent comptant !


Les enfants naissent à la pleine lune

       Dès sa naissance un bébé a un poids, une taille et une date de naissance. Son poids et                  sa taille vont évoluer très vite et c’est tant mieux. Sa date de naissance restera la                 même et figurera sur sa tombe à l’autre bout de l’aventure.
               C’est dire si ces dates immuables sont faciles à comparer avec les quartiers de la lune                 dont la parfaite régularité est connue depuis longtemps puisqu’on retrouve sa                             représentation sur la pierre de Knowth en Irlande trois millénaires avant notre ère.

                                            Cette idée que les enfants naissent de préférence à la pleine lune est donc des plus                                                       faciles à vérifier.

                                                     Mais voici que s’interposent nos croyances, ce masque opaque, qui -quartier par                                                      quartier- éclipse la raison.

Les statistiques sont formelles et comme souvent elles manquent de fantaisie et tuent le mythe dans l’œuf. En 2005, une étude américaine s’est penchée sur le berceau de 600 000 accouchées de Caroline du Nord pendant 4 années couvrant 62 cycles lunaires : il n’y a aucune différence statistique selon les phases de la lune !
Les bébés naissent quand c’est leur tour ! Ni plus tôt, ni plus tard.
Ces résultats ont été largement diffusés mais la croyance se perpétue car savoir n’est pas croire.

Nous partions d’une question troublante : « pourquoi les bébés naissent-ils à la pleine lune ? ». En voici maintenant une autre tout autant mystérieuse : « pourquoi continue-t-on de croire en cette idée fausse et de la colporter sans fin ? ».
Cette autre question est plus intéressante encore !

Le cycle féminin était pour les anciens plein de mystères. Ils ignoraient les contraceptions efficaces et l’on imagine la charge émotionnelle qui gravitait autour de ce cycle de 28 jours. Le cycle lunaire dure 29 jours. L’analogie a pu laisser songeur bien des couples !
Dans toutes les cultures, toutes les mythologies, la lune a été associée à la fécondité, la grossesse et l’accouchement. Il est vrai que la pleine lune se construit jour après jour en imitant les rondeurs qui se construisent de mois en mois pendant la grossesse.

Chez les grecs la Lune, Séléné, eut deux filles de Zeus mais surtout elle s’éprit d’un berger à la grande beauté, Endymion, qui lui donna 50 filles et fut -à juste titre- dédommagé de sa persévérance et de ses efforts en obtenant de Zeus un ticket pour l’éternité. Il est donc toujours vivant quelque part. Méfiez-vous des bergers, chères lectrices, sauf si vous souhaitez avoir des filles.

C’est une juste récompense que Séléné, la Lune, soit assimilée à la fécondité. Il y a d’ailleurs
sur la Lune une grosse mer visible à l’œil nu depuis la Terre qui a été nommée la Mer de la
Fécondité. C’est en réalité une vaste étendue basaltique due à un gigantesque impact
météoritique. Et l’on voit bien sur les images d’archives que les astronomes ne sont jamais
en maillot de bain.

Vous touillez avec un pochon toutes ces histoires et légendes dans une sache ou une mangeotte,
vous démoulez à feu doux et vous voilà avec une solide croyance qui traverse les siècles :
« les enfants naissent à la pleine lune ! ».

C’est faux ! Je vous aurais prévenu. J’ai fait mon devoir mais si vous continuez d’y croire
je ne vous en voudrais pas. J’ai encore en mémoire ce moment douloureux où l’on m’a dit que
le Père Noël n’existait pas.
Ou du moins qu’il n’existait pas VRAIMENT.


Un placebo ne contient rien. Il ne peut donc avoir aucune action sur la santé

                                                     Détrompez-vous ! Un placebo est très régulièrement efficace sur bien des maux de la                                                      vie courante. Il est surtout utile quand c’est dans la tête, docteur, prétendent les                                                      cartésiens à qui on ne la fait pas. Mais la réalité est plus complexe.
                                                      De nombreuses études montrent qu’il est en moyenne efficace à 30% et que ce taux peut                                                       monter à 60% dans certaines pathologies comme la migraine ou la dépression.
                                                     Beau résultat pour des substances inertes ! Et les interventions chirurgicales fictives                                                      ont aussi un fort taux de réussite.


Plus fort encore : même si le patient est informé qu’il consomme un placebo les statistiques montrent qu’il ressent une indéniable amélioration. Et le placebo est plus efficace chez l’enfant que chez l’adulte !
Alors faut-il, face à un malade, utiliser un placebo comme traitement de première intention et ne passer au médicament plus officiel qu’en cas d’échec du placebo ? C’est compliqué parce qu’il existe aussi un effet nocebo : la prise d’un traitement inerte ou simulé, rarement mais parfois, peut soudain aggraver les symptômes ! Et il y a aussi l’éthique : est-on en droit de prescrire un traitement dont on sait qu’il ne contient rien ?
Ces questions sont fascinantes et l’on attend avec impatience d’en savoir plus…

En attendant on peut lire l’ouvrage du spécialiste français du placebo, le Docteur Patrick Lemoine : Le Mystère du Placebo.


Sortir d’une addiction ou d’un comportement addictif nocif c’est affaire de volonté

« Arrêter de fumer, renoncer aux excès d’alcool, perdre du poids : c’est affaire de volonté. Et je n’y arrive pas… »

C’est ce qu’on entend bien souvent mais NON ! C’est affaire de conviction ! Et il est urgent et très utile de se débarrasser de cette encombrante idée fausse.

                                       « Volonté… Conviction… N’est-ce pas jouer sur les mots » dites-vous ? « N’est-ce pas                                        m’enfumer, me soûler de mots, m’aigrir au fil de mes échecs… »

                                       C’est ce que pensent beaucoup de patients qui vivent une dépendance et à qui l’on n’a pas montré                                        la différence fondamentale entre la volonté et la conviction.

                                       La volonté c’est : « je veux arrêter », « je voudrais arrêter », « c’est sûr, il faudrait que la                                        semaine prochaine j’arrête ». La volonté est mâtinée de conditionnel. Et volontiers elle se conjugue au futur. Nous sommes imparfaits et il est difficile de composer avec son passé. Surtout qu’en matière de dépendance il est rare que nous ayons un passé simple. Voilà des temps de la conjugaison qui conviennent aux dissertations du passé mais pas aux décisions pour le futur.

La conviction est bien différente : elle ne s’embarrasse pas de détours et de stratégies hasardeuses. Elle vit au présent, fonce et se prononce : « demain j’arrête ! »

Cette différence est bienvenue. Car ne pas avoir de volonté est un constat douloureux qui
laisse rarement espérer une évolution favorable. Alors que la conviction se construit. C’est
un monument qui demande bien des briques empilées ! Mais on a (un peu) de temps. Et en matière
de conviction chaque brique s’ajoute à la précédente sans retour en arrière. Alors qu’avec
la volonté les arrêts sur image et les rembobinages intempestifs sont légion.

Comment se procurer ces briques sans lesquelles rien ne peut se construire ?

Il faut ratisser large. Tous les arguments doivent être rassemblés et -pourquoi pas ? - posés
sur une feuille blanche qui pourrait bien finir collée sur la porte du frigo, de la cave ou sous le cendrier.

Pour les moins imaginatifs, les moins curieux et aussi pour ceux chez qui un chouïa de déni fragilise la prise de décision, voici quelques arguments à utiliser sans modération pour renforcer la conviction.

Ils concernent le tabagisme, pris ici comme exemple, mais ils peuvent se décliner pour d’autres dépendances : alcool, troubles alimentaires compulsifs, cannabis, dépendance affective, écrans, jeux d’argent, etc.

 Vous ai-je… convaincu ? En tout cas, j’en avais la volonté…


Connaissez-vous l’éreutophobie ?

L’éreutophobie c’est la peur de rougir soudain devant un entourage qui le verra aussitôt et interprétera ce passage au rouge à sa façon. Gênant !  D’autant que les interprétations… Allez savoir avec les gens ! J’en rougis rien que d’y penser !

Ce rougeoiement est fréquent à l’adolescence. Il disparaît ensuite parfois bien lentement au désespoir de celui qui en souffre. Rassurez-vous il devient rare en EHPAD.

C’est un phénomène extraordinaire, quand on l’analyse de près, qui en dit long sur les rapports
étroits entre la psychologie et la physiologie et sur les circuits très actifs, permanents mais
secrets entre notre corps et notre cerveau et c’est ce que je voudrais montrer.

Un mot, un regard, une pensée furtive, ou même la simple idée que ça pourrait bien arriver et
voilà qu’est hissé le drapeau rouge. La surprise, le dépit, la colère, plus souvent la pudeur des
corps ou des sentiments et nous voilà allumé ! La réaction est immédiate en quelques fractions
de secondes et pourtant croyez-vous qu’il soit facile de « piquer un fard » ? 

C’est un mécanisme complexe.
Les organes des sens (la vue, l’ouïe…) doivent percevoir une situation et envoyer les signaux adéquats. Le cerveau doit les analyser en quelques millièmes de secondes et en faire une émotion. Celle-ci doit être décryptée, interprétée et prise en compte. Se met alors en route la réaction de l’organisme apparentée à une réponse au stress. Modification de la tension artérielle, du rythme cardiaque, afflux de sang dans les organes nécessaires à la survie : les muscles pour s’enfuir si besoin, le cerveau pour penser très vite et faire des choix stratégiques, le cœur pour irriguer les organes les plus concernés. Le système nerveux sympathique (c’est le cas de le dire) va collaborer aussi avec son alter ego le système parasympathique. Tout est en place et vous voilà prêt à organiser votre survie.

                                              Mais là il ne s’agissait que d’une situation ambiguë qui surprend votre pudeur. Tout ça pour                                               ça, c’est ballot ! Heureusement l’organisme conscient de sa bévue va maintenant très vite                                               corriger le tir. Mais le mal est fait et vous voilà cramoisi pour si peu. Et si l’accélération                                               cardiaque passe inaperçue, notre embrasement se voit comme le nez au milieu de votre                                               figure !

                                              Comprenez que s’empourprer n’est pas simple ! Il a fallu dilater des capillaires, ces petits                                               vaisseaux de la taille d’un cheveu, qui sont tout au bout du réseau de la circulation sanguine.                                               Il a fallu contracter des fibres pour ralentir le débit des vaisseaux assurant le retour et                                               ainsi piéger des flaques de globules rouges qui stagnent dans la peau et lui donnent cette                                               couleur rouge qui vous va si bien. Oui ! Mais zut ! Pas maintenant ! De quoi ai-je l’air ?
                                              Et il a fallu privilégier le visage pour ce signal et non pas les doigts ou les pieds… Pas simple !                                               Heureusement tout se fait de façon inconsciente et automatique.

                                              Maintenant que la sirène est déclenchée on me dit que c’était une fausse alerte. Juste une                                               belle inconnue qui a croisé mon regard ! Trop tard ! Le cerveau va diffuser l’information mais il faudra patienter quelques poignées de secondes avant le retour au calme et avant que la sirène se taise.

L’éreutophobie ! Troublant exemple des relations intimes entre le cerveau, siège de la pensée et le corps. Voilà qui permet de mieux comprendre l’incroyable impact du psychisme sur le corps et de mieux comprendre les maladies psychosomatiques, les somatisations, l’hypochondrie, l’hystérie et bien d’autres affections… Dont beaucoup sont encore à naître. Car la modernité n’a pas fini d’impacter la pensée.


Peut-on manger deux œufs le matin à jeun ?

Non ! Parce que pour le deuxième vous n’êtes déjà plus à jeun !
Bref ! Tout ça pour dire que contrairement à une croyance née dans les années 80 et qui a
la vie dure l’œuf n’est pas un grand pourvoyeur de cholestérol.
Le taux de cholestérol est d’ailleurs moins influencé qu’on ne pense par l’alimentation.
Et l’œuf a de nombreuses vertus nutritionnelles. Outre qu’il est bon marché, il est riche en
protéines variées et contient des oméga 3 dont on dit grand bien. Après l’avoir pris pour un agresseur cardio-vasculaire, voilà qu’il en devient un défenseur !


Je vous disais de vous méfier de ce que vous lisez !

Merci quand même de m’avoir lu !

                                   


LES ANTIBIOTIQUES… C’EST PAS AUTOMATIQUE !
article paru sous mon nom dans le MAG 39      Février 2019

La campagne lancée en 2002 a fait mouche. Le message est enregistré : le public se l’ai approprié et l’on en fait parfois une boutade. Mais aujourd’hui l’opinion doute de tout. Doit-on prendre cette information péremptoire pour argent comptant ? Quelles en sont les bases scientifiques ? L’occasion ici d’analyser cette affirmation de plus près et peut-être de raffermir nos convictions…


Les antibiotiques : Une révolution médicale

En 1675 le néerlandais Antoni Van Leeuwenhoek met au point le microscope et découvre des
« animalcules » dans l’eau d’une mare. En 1857, Louis Pasteur démontre le rôle des bactéries dans
la fermentation alcoolique.
Depuis l’Antiquité on avait remarqué que des moisissures s’opposaient au développement naturel
de certaines infections mais c’est Alexander Fleming en 1928 qui repère par hasard l’action d’une
moisissure sur une culture de staphylocoques. La Pénicilline sera obtenue sous une forme stable

en 1938. Une ère nouvelle s’ouvre à nous : l’humanité croit être débarrassée du fléau des maladies

infectieuses d’origine bactériennes.
N’allons pas trop vite…

Un progrès à court terme ?

Dans la deuxième partie du XXème siècle de nouveaux antibiotiques apparaissent sur le marché à un rythme soutenu. Ils sont nombreux, toujours plus efficaces. On en use et on en abuse. Pourtant Fleming avait mis en garde dès 1945 dans son discours au Nobel : « l’efficacité des antibiotiques aura une fin ». Mais on est subjugué par les effets de cette nouvelle classe thérapeutique au point d’en oublier toute prudence et de mettre bien des années à comprendre que les antibiotiques savent faire de la résistance.

Les résistances : comment ça marche ?

                                             










   
Ce processus se répète à toute allure conduisant à la pullulation microbienne qui va mettre
 en grande difficulté les cellules de l’organisme. Car une fois entrées dans la cellule infectée les bactéries vont pomper la substance cellulaire pour l’utiliser à leur propre multiplication. Ce n’est pas simplement un manque de savoir vivre, c’est plutôt un savoir tuer qui peut conduire l’organisme squatté à bien des difficultés pour sa survie. Heureusement le corps humain dispose de moyens de défense : la réaction anti inflammatoire et le système immunitaire. Et l’on dispose aussi des antibiotiques, tueurs efficaces de bactéries.
Mais le problème se corse quand les bactéries mettent à leur tour en action leurs défenses… contre les antibiotiques.
La multiplication des bactéries se fait par duplication de leur ADN. Mais tous ceux qui ont multiplié de l’ADN vous le diront : ça n’est pas aussi simple que de faire une photocopie même si le principe est très ressemblant. Il peut y avoir des erreurs. Le recopiage est complexe et des fautes d’étourderie sont fréquentes. Il faut appeler un chat un chat. Si par une petite erreur de codage vous appelez un chat un char, la phrase : « le char miaule » n’a plus de sens. Hêtre ou ne pas être ? L’antibiotique y perd son latin ! Nous ferions de même : chasser un chat pourquoi pas ? Mais attaquer un char pas question !

L’antibiotique ne sait plus faire et il renonce. Et les bactéries porteuses de la petite erreur de codage, protégées de l’antibiotique grâce à cette malfaçon, reprennent leur multiplication effrénée. L’infection a gagné la bataille.
Les infections sont contagieuses on le sait bien. Et quand la contagion se fait avec une bactérie devenue résistante il faut craindre le pire.

Pourquoi craindre le pire ?

On a pu croire autrefois que les performances de l’industrie chimique et l’acharnement des
laboratoires pharmaceutiques permettraient de toujours mettre sur le marché de nouveaux
antibiotiques prêts à déjouer les défenses microbiennes. C’était oublier que les bactéries sont
des organismes unicellulaires assez simples et fragiles. Et cette simplicité qu’on croyait un atout
s’avère à l’usage une difficulté.

Les antibiotiques peuvent neutraliser les bactéries de différentes façons. En empêchant la synthèse de leur paroi et de leur membrane, en neutralisant la fabrication des matériaux utilisés lors de leur multiplication, en empêchant la synthèse de leur ADN… S’il n’y a plus de murs, plus de toit, plus de ciment, plus de réseau électrique, plus d’adduction d’eau il y a du souci à se faire pour la construction des microbes.
Mais il n’existe pas beaucoup de techniques pour détruire les bactéries. On en a vite fait le tour et les stratégies s’épuisent.
                                      Et les microbes apprennent vite à contourner ces quelques empêchements. Bien pire ils savent                                       transmettre la combine à leurs descendants.

                                       Chaque fois qu’une bactérie rencontre un antibiotique on lui offre la possibilité de devenir                                        résistante et donc de nous renvoyer la monnaie de la pièce !

                                      Bien peu de bactéries savent déjouer l’antibiotique. La plupart vont mourir. Mais elles sont                                       tellement nombreuses que c’est comme au loto : les gagnants sont rares mais ils existent bel et                                       bien. Sauf qu’au loto ils ne se multiplient pas jusqu’à la ruine de la FDJ.


La France est-elle le mauvais élève de la résistance ?

La France est ce pays fantasque que nous aimons tant : le pays où l’on dit le plus grand mal des affreux laboratoires et de leurs lobbys surpuissants mais c’est aussi le pays où l’on est le plus prompts à se goinfrer de leurs médicaments. Parfois même si l’on en n’a pas vraiment besoin. Et pas seulement pour les antibiotiques.

Pourtant tout avait bien commencé. Après la campagne « les antibiotiques, c’est pas automatique » lancée en 2002 on a enregistré une diminution de 25 % de la consommation dans les 5 ans qui ont suivis. Malheureusement le plus difficile dans l’effort c’est de le prolonger et plus récemment la consommation à un niveau toujours très élevé a nécessité en novembre 2018 une relance avec un nouveau slogan : « les antibiotiques ils sont précieux, utilisons-les mieux ».
Passons sur l’inélégance et la difficulté de prononciation du « zont-les mieux » dont le manque de fluidité traduit peut-être une fatigue de nos décideurs.
La relance était nécessaire : en 2017 les français ont ingurgité 759 tonnes d’antibiotiques. Quelques tonnes

auront sauvé des vies, on ne l’oublie pas, mais quelques tonnes aussi auront ouvert la voie aux résistances qui,

à l’avenir, en feront perdre beaucoup. Et il ne serait pas scientifiquement établi de dire : « plus tard ils vont

bien se débrouiller pour trouver des moyens » puisque tous les chercheurs s’accordent à dire qu’on est en

panne de solutions nouvelles.

L’ambition est de faire baisser à nouveau de 25% la consommation en 3 ans. Quelques pistes s’offrent à nous : trouver les moyens de repérer parmi les maladies infectieuses celles qui sont d’origine virale et pour lesquelles utiliser un antibiotique n’aurait aucun intérêt, améliorer la prévention pour diminuer l’incidence de ces maladies bactériennes et améliorer l’hygiène des hôpitaux pour faire reculer les maladies nosocomiales. Ces redoutables infections dans les hôpitaux et autres lieux de soins viennent compliquer le problème de santé qui a justifié l’hospitalisation. Elles sont dues à des microbes qui colonisent les hôpitaux depuis suffisamment longtemps pour être devenus résistants à tous les antibiotiques de la Pharmacie Centrale !

C’est surtout sur les maladies virales de la sphère ORL et pulmonaire que doit porter l’effort. On estime que 80% de ces infections sont virales et ne justifient pas d’antibiothérapie. Mais la pression est forte et les prescriptions « par précaution » sont encore bien fréquentes.

       




                      






                                         

                                         








Retenir pour le lecteur pressé :





































- Les antibiotiques sont inefficaces sur les infections virales. La plupart des infections ORL et pulmonaires sont virales.

- Les microbes sont dans une très large majorité des alliés utiles pour notre santé. Notamment chez les enfants où plus encore que chez l’adulte ils participent à la construction du système immunitaire. Les détruire sans discernement peut s’avérer néfaste.

- Les antibiotiques n’ont pas d’effet sur la fièvre ou la douleur. Ils n’agissent que sur les fièvres et douleurs qui sont dues à une infection microbienne.

- L’automédication avec des antibiotiques n’est jamais justifiée. Elle est toujours dangereuse de même que les traitements qui sont interrompus avant la date prévue.

- Les antibiotiques ne sont pas des médicaments anodins. Ils peuvent avoir des effets indésirables parfois graves qui sont acceptables quand il y avait un réel besoin mais qui sont déraisonnables quand on les a pris inutilement.

- Une bonne prévention pour beaucoup de maladies infectieuses c’est la vaccination.

Pour se quitter sur une note optimiste…

Il existe des alternatives au traitement antibiotique.
Les virus qui sont la deuxième cause des maladies infectieuses qui nous agressent sont de plusieurs types et parmi eux il existe des virus bactériophages. Comme leur nom l’indique ils dévorent et détruisent, sous certaines conditions, les bactéries. Ces phages sont à l’origine d’un procédé thérapeutique qui est ancien mais avait été mis en sommeil quand est arrivé « le miracle antibiotique ». Les résistances à ces traitements relancent l’intérêt pour la phagothérapie, de nouveau promise à un bel avenir.
Mais attention ! On avance à pas comptés et l’avenir est par nature incertain. Dans l’immédiat il faut tout faire pour conserver des antibiotiques efficaces sans les abîmer par une mauvaise utilisation.

         « Les antibiotiques ils sont précieux, utilisons-les mieux »


La résistance aux antibiotiques qui aboutit à leur inefficacité s’accroit dans tous les pays du monde. Ces nouveaux médicaments, après avoir sauvé tant de vies, soudain ne savent plus faire. Heureusement d’autres antibiotiques plus récemment découverts prennent le relai mais voilà qu’eux aussi perdent leur efficacité.

Les bactéries partagent avec les virus « le marché des maladies infectieuses ».
Les antibiotiques sont efficaces exclusivement sur les bactéries. Les virus ne sont pas concernés. C’est question de constitution. Les bactéries sont des corpuscules évolués. Elles disposent d’une enveloppe, parfois recouvertes de cils ou d’un flagelle, d’un cytoplasme qui contient leur ADN, message de la vie. L’ADN de la bactérie mère se scinde en deux donnant
naissance à deux bactéries filles.

Tous les médecins entendent plusieurs fois par semaine : « je sens bien que je n’ai pas grand-chose, mais il me faut un antibiotique costaud parce que ça n’est pas le moment pour que je tombe malade ». La vraie précaution est de réserver l’antibiotique pour les pathologies où il est  nécessaire.
Avant de partir en vacances de neige on ne demande jamais au chirurgien de nous mettre les jambes dans le plâtre pour le cas où l’on ferait une mauvaise chute !

L’élevage animal devra aussi faire un effort. Si comme moi vous avez trouvé en vente des tranches de jambon emballées sous cette fière mention « nos cochons ont été élevés depuis la naissance sans antibiotiques » vous vous serez probablement demandé ce qu’il en est chez les concurrents. Ces pratiques qui facilitent la croissance animale et prétendent protéger le cheptel des épidémies augmentent aussi les contacts bactérie-antibiotique et favorisent l’apprentissage des résistances  par les microbes. Cinq cents tonnes d’antibiotiques sont consacrées chaque année à l’élevage…
Chacun doit se sentir responsable face à ce danger : rendons les antibiotiques non utilisés au Pharmacien. Ils ne doivent en aucun cas rejoindre la nappe phréatique !

Quelques idées reçues sur la santé

Les Antibiotiques : pas automatiques !